Evaluation à mi-parcours de la Deuxième décennie de l’éducation en Afrique à l’Ile Maurice.

Maurice,24 novembre 2011

L’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA) s’est jointe à la Commission de l’Union africaine, l’UNICEF et l’UNESCO pour la réunion devalidation de l’évaluation à mi-parcours du Plan d’action de la Deuxième décennie de l’éducation en Afrique organisée par l’Union africaine en collaboration avec legouvernement de la République de l’Ile Maurice. La réunion, qui a commencé hier à Maurice, a été ouverte par S.E. M. R. Jeetah, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Science, de la Recherche et de la Technologie de l’Ile Maurice. Dans son allocution d’ouverture, S.E. M. Jeetah a relaté les efforts entrepris par Maurice pour promouvoir l’éducation, colonne vertébrale du développement, qui ont permis d’augmenter le revenu par habitant de 100 US$ en 1960 à 8.000 US$ aujourd’hui et le taux de croissance annuel moyen à 5,2 % au cours des 30 dernières années. Il a dit à l’auditoire lors de la cérémonie d’ouverture que Maurice était actuellement en train de s’engager dans une nouvelle ère de son développement vers une économie du savoir, car son gouvernement poursuit une politique continue de développement du secteur de l’éducation avec l’objectif d’avoir au moins un diplômé de l’université dans chaque famille. Citant Nelson Mandela qui a dit : « L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on peut utiliser pour changer le monde », le ministre a ajouté que grâce aux immenses investissements consentis en faveur de l’éducation, Maurice est dorénavant une grande nation de l’océan Indien. Il a dit à l’assemblée que c’est la qualité de l’éducation qui garantira l’existence d’un secteur privé efficace, d’une société forte et plus important qui assurera la création d’un climat très efficace pour les investissements au sein du pays. En déclarant ouverte la réunion de validation du Plan d’action à moyen terme de la Deuxième décennie de l’éducation pour l’Afrique 2011, le ministre a rappelé aux participants l’objectif de l’évaluation qui est de présenter le résumé des actions entreprises aux niveaux continental, régional et national et de leurs impacts concrets afin d’éclairer les interventions des années restantes de la décennie.

S’exprimant plus tôt, le secrétaire exécutif de l’ADEA, M. Ahlin Byll-Cataria a remercié la Commission de l’Union africaine d’avoir associé l’ADEA à cette réunion importante. Il a noté que l’ADEA, en tant que partenaire clé de l’Union africaine, a assuré la convergence de ses activités programmatiques avec les priorités de laDeuxième décennie et attend avec impatience de prendre en compte les résultats de l’évaluation dans ses propres programmes. M. Byll-Cataria a appelé les nations africaines à reconnaître les efforts, les expériences et les réussites de petits Etats comme l’Ile Maurice et le Cap Vert qui sont considérés comme d’excellents exemples de bonne gouvernance sur le continent africain. Ces deux pays ont obtenu de très bons résultats dans le développement de leur système éducatif. A titre d’exemple, M. Byll-Cataria a noté que l’Afrique avait les moyens de subvenir à ses propres besoins en matière de ressources humaines et dans les secteurs de l’agriculture et de l’énergie, mais dans le contexte actuel, le continent est à un carrefour qui oblige ses citoyens à travailler plus dur, à éviter les conflits et à faciliter ses populations, en particulier les jeunes, à contribuer de manière efficace au développement durable du continent. Considérant les ressources importantes investies actuellement dans l’éducation par les pays africains, l’Afrique doit obtenir des résultats. C’est la raison pour laquelle tous les efforts doivent être faits pour éviter une troisième décennie de l’éducation, car les gouvernements africains et leurs ministères de l’éducation n’y sont pas favorables. Pour cette raison entre autres, l’ADEA, en tant que réseau et forum des ministres et des parties prenantes de l’éducation, poursuit ses efforts pour promouvoir le dialogue politique et tiendra en 2012 sa réunion triennale sur le thème de l’Education et la formation pour le développement durable de l’Afrique du 12 au 17 février à Ouagadougou au Burkina Faso, a conclu M. Byll-Cataria.

La représentante de l’UNESCO, Mme Lily Hailu, qui s’est exprimée au nom de Mme Ann Therese Ndong-Jatta, la directrice du Bureau régional de l’UNESCO pour l’éducation en Afrique (BREDA), a dit à l’assemblée que l’UNESCO se réjouissait de poursuivre le partenariat et était déterminé et s’engageait à accompagner la Commission de l’Union africaine et ses partenaires en apportant l’expertise technique et le développement des capacités dans les huit domaines d’action prioritaires du plan d’action qui sont les suivants :le genre et la culture, les systèmes d’information sur la gestion de l’éducation, le développement des enseignants, l’enseignement supérieur, la formation technique et professionnelle, le curriculum et les matériels éducatifs, la gestion de la qualité et le développement de la petite enfance. Elle a noté que la directive soulignée par le directeur général de l’UNESCO dans le protocole d’accord avec l’Union africaine demande l’alignementdes programmes éducatifs de l’UNESCO avec les objectifs de la deuxième décennie. L’évaluation à mi-parcours est par conséquent une opportunité pour l’UNESCO d’évaluer quels sont les objectifs qu’elle renforcera dans son prochain programme de travail, a conclu Mme Hailu.

S’exprimant au nom de l’UNICEF, Mme Motasebia Solomon, spécialiste de programme basée au bureau de liaison UNICEF-Union africaine à Addis Abeba, a dit aux participants à la réunion que l’UNICEF pense que le Plan d’action de la Deuxième décennie de l’éducation promeut une approche holistique de l’éducation et crée une plateforme permettant aux partenaires de coordonner et d’harmoniser leurs efforts en faveur de l’éducation en Afrique. Conformément à cela, l’UNICEF soutient fermement sa mise en œuvre et son suivi ainsi que les efforts actuels pour l’évaluation à mi-parcours du plan d’action et se réjouit par avance des résultats de la réunion.

Le chef de la division de l’éducation et directeur p.i. de l’unité des ressources humaines, de la science et de la technologie de la Commission de l’Union africaine,le Dr Beatrice Njenga a souligné l’importance de cet exercice. Elle a fait observer que cet atelier déterminerait le futur de la Deuxième décennie de l’éducation et que chaque initiative en faveur de l’éducation en Afrique serait gouvernée par ce plan d’action. Elle a dit à l’assemblée que ce plan avait jusqu’à présent donné l’élan et l’orientation à l’Union africaine, y compris pour l’Observatoire de l’Union africaine. Elle a aussi expliqué en détail les nouvelles initiatives entreprises par l’Union africaine comme le programme de bourses d’études Mwalimu Nyerere et le le joué jusqu’à présent par les communautés économiques régionales en incorporant le plan d’action.

La session d’ouverture a été présidée par le Dr Praveen Mohadeb, directeur exécutif de la Commission de l’enseignement supérieur de l’Ile Maurice, qui a rappelé la vision de l’Union africaine d’un continent africain pacifique et prospère dont le développement est conduit par ses propres populations et la décision du Sommetdes Chefs d’Etat de l’Union africaine de lancer la Deuxième décennie de l’éducation pour l’Afrique avec huit domaines d’action prioritaires. Le principal message du Dr Praveen Mohaded a été : « Si les autres ont réussi leur développement par le biais de l’éducation et de l’innovation, alors tous ensemble en Afrique, nous lepouvons ».

En janvier 2006, le Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union africaine a déclaré la Deuxième décennie de l’éducation pour l’Afrique 2006 – 2015. Cela a suivi des consultations approfondies entre les ministres de l’Education africains lors de la Conférence des ministres de l’Education de l’Union africaine (COMEDAF II) et les partenaires du développement. De telles consultations avaient été rendues nécessaires par la prise de conscience que la décennie del’éducation pour l’Afrique initiale (1997 – 2006) arrivait à son terme avant que ses objectifs n’aient été atteints. Selon les instructions données par la COMEDAF lors de sa session ordinaire d’avril 2005, la Commission de l’Union africaine (CUA) a conduit une évaluation de la décennie de l’éducation et a confirmé la nécessité d’un second effort collaboratif pour élever le niveau la qualité, de l’accès et de la pertinence de l’éducation en Afrique.

Le rapport de l’évaluation à mi-parcours a été présenté par le Dr David Hornsby pour le compte de l’équipe internationale de consultants qui était composée deM. Neil Butcher, le chef d’équipe, du Dr Serge Bayala, de Mme Sarah Hoosenet du présentateur lui-même. Le rapport s’appuie sur trois niveaux d’analyse : leniveau national, le niveau des communautés économiques régionales (CER) et les partenaires internationaux. Il couvre les réalisations et les défis clés des huit domaines d’action prioritaires et suggère des recommandations en vue des actions à prendre par les différentes parties prenantes aux trois niveaux d’analyse. Cet exercice se poursuivra encore pendant deux jours et se terminera le vendredi 25 novembre 2011.