Conférence ministérielle régionale du Pôle de qualité Inter-pays sur l’Alphabétisation et les langues nationales

Date: 
02 Mai 2013 - 04 Mai 2013
Location: 
Ouagadougou
Burkina Faso

A. Contexte et justification

L’analphabétisme est un phénomène à la fois national et transfrontalier  persistant et d’une grande ampleur dans le monde. Ses effets néfastes qui sont plus fortement ressentis dans l’espace africain constituent une source redoutable de vulnérabilité des populations. 

Dans ce contexte, les multiples concertations et initiatives entreprises par l’UNESCO, l’Union Africaine, l’ADEA et bien d’autres institutions au cours de la décennie, notamment dans le cadre de l’E P T, des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) , de la Décennie des Nations Unies pour l’Alphabétisation (DNUA 2003-2012), de la Première et de la Seconde décennie de l’éducation pour l’Afrique et de l’initiative LIFE, renforcent la conviction des pays africains sur le rôle que l’éducation en général et l’alphabétisation en particulier, jouent dans le développement économique et social de l‘Afrique. 

Selon les rapports mondiaux de suivi de l’EPT, des OMD et d’autres synthèses sur la situation du monde, l’éducation et la formation pour tous constituent un défi persistant pour la plupart des pays, principalement pour ceux de l’Afrique subsaharienne. Dans cette sous-région, environ 150 millions d’adultes, dont les 2/3 sont des femmes, ne maitrisent pas encore un socle commun de compétences qui leur permettrait de s’autonomiser et de s’impliquer efficacement au développement.

Documents post conférence

    • Synthèse des travaux de la conférence, PDF
    • Synthèse des travaux de la conférence (Version Portugaise), PDF

Documents de la conférence

    • Note Conceptuelle provisoire, PDF
    • Document provisoire du programme Triennale (2013-2015), PDF

La pauvreté économique, la déstabilisation des bases de la cohésion sociale, les politiques qui n’intègrent pas suffisamment le volet éducatifs et culturels, la crise financière et économique qui s’accompagne d’une réduction de l’aide extérieure, les effets des changements climatiques, les pandémies, constituent des facteurs aggravants.

Pour toutes ces raisons, l’accès à l’éducation ne doit pas être perçue comme un simple droit, mais comme un méta-instrument à travers lequel l’individu et la communauté acquièrent d’autres droits fondamentaux, ainsi que des compétences et des savoirs pour avoir accès à une activité économique décente, et pour contribuer à la culture de la paix, de la démocratie et de l’égalité entre genres, et ce tout au long de la vie.

Pour soutenir cette nouvelle vision de l’éducation, les pays sont de plus en plus interpellés sur la question fondamentale de la qualité de l’offre d’alphabétisation.

En matière d’éducation non formelle de manière spécifique, le constat fait ressortir une diversité de bonnes pratiques réussies à travers nos pays respectifs. Il y a une diversité d’approches alternatives innovantes et habilitantes qui s’adaptent à la diversité des conditions des analphabètes et des enfants n’ayant jamais fréquentés ou ayant abandonnés très trop l’école. Celles-ci peuvent être partagées en vue de faciliter l’atteinte globale des objectifs qualitatifs et quantitatifs de l’alphabétisation et de la formation.

La Conférence régionale africaine de Bamako tenue en septembre 2007 et la récente résolution de la Conférence générale de l’UNESCO, recommandent aux Etats de resserrer leur coopération et de constituer des partenariats, notamment dans le domaine de l’alphabétisation et de la formation.

L’Association pour le Développement de l’éducation en Afrique (ADEA) soutient à cette stratégie de développement solidaire et encourage les pays à créer des pôles de qualité dont l’objectif majeur est de permettre aux Etats africains confrontés à des défis communs, d’intégrer une dynamique d’inter apprentissage et de mutualisation des expériences pour accélérer l’éradication de l’analphabétisme et le développement de socles communs de compétences pour l’éducation de base et la formation.

La tenue à Ouagadougou, du 20 au 22 décembre 2010, de l’atelier technique international sur les enjeux du pôle de qualité inter-pays sur l’Alphabétisation s’inscrit dans cette dynamique. Treize (13) pays africains ont participé aux travaux de cet atelier qui a centré les réflexions sur les stratégies nécessaires à l’identification des défis communs et prioritaires pour nos pays, en matière d’alphabétisation. Ces pays représentés sont le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République de Centrafrique, le Gabon, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Tchad, le Togo, le Zimbabwe, le Mozambique et la Gambie. De même, la conférence de Ouagadougou, du 20 au 22 janvier 2010, avait été le point de départ de l’élaboration d’un guide de politique d’intégration des langues africaines dans l’éducation qui a été fort utile pour la promotion des langues africaines et la prise en compte de la diversité culturelle. Cette conférence avait impliqué plusieurs pays du continent. Par conséquent, la question des langues nationales est désormais intégrée dans ce pôle de qualité inter-pays, donnant lieu à la naissance du nouveau Pôle de qualité Inter-pays sur l’Alphabétisation et les Langues nationales. 

Etaient également représentées différentes organisations régionales, internationales, la société civile et le secteur privé à cet atelier et cette conférence. 

Le processus d’échanges soutenus autour des axes prioritaires identifiés au cours de l’atelier a jeté les bases de l’élaboration d’un programme triennal conjoint de développement à valider, d’où la nécessité d’organiser une conférence régionale ministérielle à effet sur les conclusions de cet atelier technique et de cette conférence, et d’adopter les modalités de leur mise en œuvre.

Ce serait aussi une opportunité pour continuer la réflexion sur les approches alternatives, dont certaines ont été présentées lors de la Triennale de Ouagadougou 2012. Cette conférence pourrait aussi contribuer à disséminer et approprier davantage les nombreuses bonnes pratiques qui existent sur le terrain, facilitant ainsi le délicat passage de "la Rhétorique à l’Action".

Les résultats de la mise en œuvre du programme serviront de base aux propositions et recommandations à formuler pour la période post 2015.

B. Objectifs de la conférence

Objectif général

  • Contribuer à la réalisation d’un développement solidaire et efficace de l’alphabétisation et des langues nationales, ainsi qu’à un large partage des bonnes pratiques en matière d’éducation non-formelle en Afrique. 

Objectifs spécifiques

  1. Valider le programme d’actions proposé par l’atelier technique sur le Pôle de qualité inter pays sur l’alphabétisation et les langues nationales ;
  2. Renforcer la coopération Sud-Sud à travers la capitalisation des approches alternatives éducatives réussies en matière d’éducation non formelle et de l’usage des langues nationales;
  3. Proposer des modalités concrètes de mise en œuvre d’un programme triennal conjoint approuvé, avec un accent particulier sur les partenariats à construire, le renforcement des capacités et la mobilisation des ressources nécessaires à la réalisation des objectifs.

C. Résultats attendus

  1. Un programme d’actions qui prend en compte les préoccupations communes des pays participants est examiné et validé;
  2. Un document de synthèse des approches alternatives éducatives réussies, est disponible et est soumis à l’attention des ministres ;
  3. Les modalités de mise en œuvre d’un premier plan triennal conjoint sont définies et des propositions réalistes formulées en matière de dispositif de fonctionnement du pôle, de partenariats, de renforcement des capacités et de mobilisation des ressources financières et humaines.

D. Méthodologie

Les travaux se dérouleront en séminaire, essentiellement technique, pour les deux premiers jours, et en en conférence pour le dernier jour.

Le séminaire

Le séminaire est prévu pour les experts et les administrateurs des programmes d’alphabétisation et de langues nationales des ministères concernés, de la société civile et des partenaires au développement.Plusieurs approches alternatives y seront présentées, chacune pendant 15 mn. A l’issue de toutes les présentations, une plage de 45 mn sera réservée aux échanges. A la suite, les participants/tes se mettront en groupe pour tirer les leçons par rapport aux thématique identifiées. L’ensemble de ces leçons fera l’objet d’une synthèse en vue de présentation aux ministres.

Le document sur les enjeux du Pôle y sera aussi présenté pour discussion et validation technique. 

Au vu de ces deux documents, sera ébauché un document de mise en œuvre d’un premier plan triennal conjoint ;2. La conférence, prévue pour les ministres ou leurs représentants, sera centrée sur la présentation, la discussion et l’adoption de trois projets de document:

  • Le programme d’actions du Pôle élaboré par les responsables de l’alphabétisation et de langues nationales lors de la rencontre du 20 au 22 décembre 2010 à Ouagadougou et validé techniquement par les experts au cours de l’atelier technique du 2 et 4 mai 2013;
  • Le document sur les approches alternatives porteuses ;
  • Le document sur les modalités de mise en œuvre d’un premier plan triennal conjoint qui inclut des propositions sur les dispositifs de fonctionnement du pôle, les partenariats à construire autour du Pôle, le renforcement des capacités et la mobilisation des ressources financières et humaines...

Pour plus d'informations, prière de se référer à la note conceptuelle (dans l'encadré 1 de la conférence).

Point focal du PQIPALN :

M. Remy HABOU 
Directeur Général de l'Alphabétisation
Ministère de l'Education Nationale et de l'Alphabétisation 
B.P. 7032 Ouagadougou 03 
Burkina Faso
Tél: +226 70 26 93 51
Fax: +226 50 31 42 76 
Email : abouremy@yahoo.fr