Le Rwanda achève une formation de grande ampleur sur l’utilisation des données au profit des chefs d’établissement dans le cadre de l'initiative sur le défi des données sur l'éducation et les compétences

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Kigali, Rwanda — Le week-end des 13 et 14 décembre, le Ministère de l’Éducation du Rwanda (MINEDUC) a clôturé un programme de renforcement de capacités de six semaines visant à améliorer l’utilisation des données par les chefs d’établissement à travers le pays. Ce programme constitue une étape majeure au niveau national, mise en œuvre dans le cadre de l'initiative sur le défi des données sur l'éducation et les compétences (ESDC) — une initiative quinquennale couvrant 30 pays, conduite par l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA) en partenariat avec le Centre pour l'enseignement et l'apprentissage innovants (CITL) de la Fondation Mastercard. Le Rwanda est le premier des 30 pays participants à lancer un renforcement des capacités à l’échelle nationale, axé sur l’amélioration de l’utilisation des données éducatives pour la prise de décision.

Déployé sur six week-ends de formation, le programme a formé 8 159 chefs d’établissement sur un objectif de 8 626, soit un taux de participation de 94,6 %. Les participants provenaient d’établissements publics et privés, aux niveaux de l’enseignement de base et secondaire. Au total, 8 047 chefs d’établissement ont participé aux deux jours de formation, témoignant d’un engagement soutenu tout au long du programme. Les participants ont enregistré un gain moyen d’apprentissage de 10,6 points de pourcentage, mesuré entre les pré-tests et les post-tests, traduisant une amélioration des compétences d’interprétation et d’utilisation des données.

Le dernier week-end de formation (13–14 décembre) a enregistré 1 307 participants (93,6 % de participation) et a conclu avec le plus fort gain d’apprentissage observé sur l’ensemble des sessions (+11,4 points de pourcentage). Les résultats au post-test montrent une performance particulièrement élevée sur l’application des données à la planification et au leadership scolaire, ainsi que de bons résultats sur l’interprétation des données et la compréhension du périmètre, des rôles, des accès et des guides d’utilisation du SDMS. Des améliorations ont été observées selon les types d’écoles, les lieux de formation et les districts.

La supervision de terrain par les partenaires souligne l’importance des capacités de première ligne en matière d’utilisation des données

Le week-end de clôture a également été marqué par une supervision de terrain par les partenaires, avec la participation de hauts responsables du MINEDUC, de l’ADEA, de la Fondation Mastercard et de Laterite — le partenaire local de mise en œuvre — venus observer la formation et échanger avec les participants. Le Secrétaire exécutif de l’ADEA, Albert Nsengiyumva, s’est rendu au Rwanda aux côtés de Wariko Waita, Directrice du Centre pour l'enseignement et l'apprentissage innovants (CITL) de la Fondation Mastercard. Cette visite a mis en évidence l’importance de renforcer les capacités de première ligne en matière d’utilisation des données afin d’améliorer la planification, le suivi et la redevabilité au niveau des écoles.

Dans ses propos, M. Nsengiyumva a souligné que cette formation renforcera le fonctionnement du système éducatif rwandais, en particulier au niveau des établissements :

« Le Rwanda investit dans les données, notamment les données sur l’éducation et les compétences. Mais la réalité est que, même si des systèmes existent déjà, les utilisateurs… n’ont pas toujours été dotés des compétences nécessaires pour utiliser les données de manière appropriée… Le système existe, mais il faut renforcer les capacités pour mieux l’utiliser. »

Le CITL souligne le lien avec les résultats d’apprentissage et les opportunités pour les jeunes

Dans son intervention, Mme Waita a indiqué que le programme s’inscrit dans la mission de la Fondation Mastercard visant à permettre aux jeunes Africains d’accéder à un travail digne et épanouissant. Elle a souligné qu’un système éducatif fondé sur les données peut améliorer les résultats d’apprentissage et élargir l’accès, notamment pour les populations exclues :

« Nous soutenons le programme de données avec l’ADEA et Laterite parce que nous pensons qu’il renforcera les résultats d’apprentissage et élargira l’accès à l’éducation pour les jeunes, en particulier ceux qui sont les plus difficiles à atteindre… »

Le MINEDUC met l’accent sur l’amélioration de la planification et de l’allocation des ressources

Le MINEDUC a également rappelé que l’ESDC contribuera à renforcer la planification de l’éducation et la performance du système. Le Directeur général de la communication du Ministère, Jean Claude Hashakineza, a exprimé l’attente que les chefs d’établissement transforment ces acquis en amélioration de la planification, de la gestion et de l’allocation des ressources, y compris au niveau des écoles :

« Le plus important est d’utiliser activement les compétences acquises pour éclairer les décisions et la planification… Cela permettra d’obtenir des données fiables qui soutiennent une meilleure planification, une meilleure allocation des ressources et de meilleurs résultats. »

Retours des participants et prochaines étapes d’appui

Les participants ont appelé à l’extension de la formation à d’autres acteurs du système éducatif, y compris les enseignants, afin de renforcer la compréhension de la plateforme nationale de gestion des données éducatives, le SDMS. Ils ont également recommandé un suivi plus rapproché pour soutenir l’application durable des compétences acquises, ainsi que des sessions de remise à niveau.

Cette réussite a été rendue possible grâce à une collaboration étroite avec le MINEDUC et au soutien de Laterite, ainsi qu’à l’implication des équipes de district et des formateurs principaux, dont les Data Processing Officers (DPOs) qui ont appuyé la mise en œuvre. À mesure que les chefs d’établissement formés appliquent ces compétences dans leur travail quotidien — avec l’appui des équipes de district — les parties prenantes s’attendent à des améliorations continues dans l’utilisation effective des données du SDMS pour la planification et le leadership scolaires. L’initiative soutiendra également le développement de modules de formation en ligne (e-learning) afin d’offrir des ressources de remise à niveau accessibles et de faciliter l’intégration de nouveaux responsables scolaires.